Canada 2016 - Et c'est parti pour un tour de piste ...
Le 13 octobre
...quand nous avons emprunté de nouveau ce boulevard des glaciers (Icefield parkway), le ciel gris avec son plafond haut ne nous avait pas préparés à la neige et au froid pénétrant qui s'accentuait à mesure que l'on remontait le cours d'eau. Un peu avant le glacier, la rivière était par endroit gelée. Au droit du glacier, le vent, en rafales violentes, soulevait des tourbillons de neige en travers de la route qui était devenue toute blanche. On devinait à peine le glacier, vers lequel nous avions randonné la veille sous un soleil très vif.
On passe le glacier, en allant vers le Sud et en moins de 50 mètres, la tempête s'arrête : la température est remontée de 3°, la route est sèche et les bas-côtés ont retrouvé les couleurs des rochers et de la végétation. Stupéfiant !
Francis me rassure et m'annonce que tout est conforme à ce qu'il a prévu aujourd'hui pour notre stage de préparation à l'Alaska. En fait, ce 13 octobre (qui n'est pas un vendredi) nous aurons effectué une boucle de 560 km, dont 125 de piste (unamended road, comme ils disent). On va simplement faire le tour de la chaîne des monts Maligne. A mi-parcours du boulevard des glaciers, on bifurque vers l'Est dans la vallée du Saskachevan (qui est aussi un joli glacier). On bénéficie d'une nouvelle petite tempête de neige, mais quand la rivière fait place au lac Abraham, brusquement le soleil et le ciel bleu transforment le lac en une mer des Caraïbes, turquoise. Enfin vu de derrière le carreau, car c'est encore un vent glacial qui soulève les jolies vaguelettes, crêtées de blanc qui viennent s'éclater sur les rives de ce lac de barrage.
On longe maintenant la chaîne des Maligne. On hésite d'abord à prendre la route 40, un peu avant l'ancien village minier de Nordegg. Bien sûr, on n'avait pas trop remarqué que ces 125 km étaient tracés d'une autre couleur sur la carte. Mais nous avons un 4x4, avec système de désenlisement et un pilote formé aux verglas de Lorraine et aux pistes africaines. C'est parti ! Le long de cette piste, aucune habitation, mais de nombreuses exploitations : forestières, carrières, mines de charbon, gisements de pétrole. Et donc tout le trafic technique qui va avec. Pas le moindre touriste. Et nous n'aurons croisé aucun animal, sauf les 3 chevaux en vadrouille après le lac Abraham et le corbeau posé sur un petit lac gelé.
Belle journée, sans doute un peu lassante pour le pilote, mais avec de nombreux paysages nouveaux, des collines qui sont naturelles et d'autres des terrils enneigés et aussi de très beaux camions (j'adore les camions), qui dévalaient les pistes à toute berzingue. On finit par retrouver la civilisation avec la petite ville de Hinton et son "car wash" qui rend à notre Nissan son aspect d'origine. La boue avait complètement opacifié la vitre arrière et la plaque d'immatriculation avait disparu.
That's all, folks. A bientôt pour de nouvelles aventures avec Kat et Cissou.