Canada 2016 - Vancouver et Victoria
Ce 2 octobre 2016,
on a découvert qu'il n'y avait pas que des asiatiques à Vancouver. Contrairement à la ville satellite de Richmond, où nous avions choisi l'hôtel pour être près de l'aéroport à l'arrivée. Et encore, même là, on a pu mettre du sirop d'érable sur nos pancakes. Pas de la sauce soja ...
Cette ville est grandiose, enfin ce que nous en avons vu sur le littoral nord-ouest de la ville, où est situé le musée d'anthropologie. Tout est démesuré. Les larges avenues qui traversent des zones forestières denses.
Des villas classieuses, immenses, manoirs ou quasi-châteaux, palais à la grecque, pas comme les champignons, mais avec profusion de colonnes et de frontons en simili marbre, demeures en bois de 500m2 ou habitations-concepts toutes de métal et de verre, se succèdent le long du bord de mer ou pas trop loin. Les parcs qui les entourent sont de bonne taille, très léchés et très protégés. Grilles (de préférence à pointes dorées), hauts murs ou haies opaques, caméras de surveillance, secteurs entiers réservés aux riverains, au milieu de 7 ou 8 golfs. On sent que les résidents sont contents d'eux, pleins aux as et peu discrets sur leur réussite sociale. Le paraître règne en maître. A proximité, on trouve aussi plusieurs campus universitaires et centres de recherche. Et s'intercalent quelques secteurs un peu moins sélects, mais c'est toujours pas la zone... Bon, là, on ne le dirait pas, mais en fait on était très enthousiastes et on a pris des tas de photos.
La côte est profondément échancrée, parfois, la montagne descend jusqu'à l'eau. Dans le détroit qui sépare le continent de l'archipel, croisent de nombreux cargos, on a l'impression qu'ils sont tout près, à moins de 500 mètres. Les larges sentiers aménagés le long du rivage sont sillonnés de joggers, de cyclistes, de chiens qui promènent leurs maîtres et longés sur la mer par des colonnes de rameurs qu'on entend ahaner depuis la berge.
Au milieu de ce pays des gens heureux et riches se dresse, le Museum Of Anthropology (MOA) de Vancouver. Créé en 1947 sur un terrain de l'université de Colombie Britannique, il se dresse sous sa forme actuelle de béton et de verre depuis les années 70. La salle la plus impressionnante, qui abrite les plus hauts totems, s'ouvre à la lumière sur le lac du parc. Sur la rive du lac, une reconstitution de constructions indiennes assure la continuité du décor de part et d'autre des parois de verre dans une mise en scène un peu trop appuyée. Les collections du musée ne sont pas seulement riches d'artefacts indiens locaux, même s'ils constituent le cœur spectaculaire de ses expositions. De nombreuses salles présentent des objets d'artisanat anciens et actuels de "peuples premiers" d'Amérique, d'Afrique et d'Asie. J'ai l'impression de me retrouver au Musée de l'Homme de mon enfance, les momies en moins, le spectacle en plus.
Et quand on croit avoir tout vu, on s'aperçoit que sous chacune des vitrines se trouvent 4 ou 5 tiroirs, de 1, 2 ou 3 mètres de long. Par curiosité, on tire sur les poignées, et l'on découvre d'autres objets exposés, à plat, sous une protection de verre, en relation avec la vitrine du dessus. Après consultation et vote, nous décidons à 2 voix sur 2 de ne pas refaire le parcours, car le quota de minutes du parking va exploser et nous n'avons pu payer que pour 2 heures (8 $). Comme partout à Vancouver, les collecteurs d'amendes sont à l’affût des stationnements qui dépassent. On pourrait même penser que les amendes sont la première ressource locale. Après les droits de parking, bien sûr.
Le MOA présente aussi une collection permanente de céramiques européennes ainsi qu'une exposition temporaire d'un peintre indien très coloré et très contestataire. Nous avons trouvé l'ensemble superbe, incontournable et bien mis en scène. On aurait pu y rester plus longtemps, mais au-delà des contingences de parking, d'autres aventures nous attendaient avant la fin de la journée.
Nous demandons à Fifille, notre antique GPS TomTom de 10 ans, de nous mener à l'embarcadère vers l'île de Vancouver. Elle fait des caprices, ne connaît pas Tsawwassen (vous non plus, n'est-ce pas ?), mais après quelques détours nous sommes enfin sur la bonne route. 15 km avant le port, un panneau lumineux informe en temps réel que le ferry de 13 h est déjà plein à 74 %. En suivant la signalétique du ferry pour Victoria, on arrive facilement à une série de portiques de péage, on paye la traversée aussi facilement que le tunnel du Prado et en 5 minutes nous voilà à fond de cale, embarqués pour une croisière de 95 minutes. Francis doit se souvenir d'avoir bloqué toute le débarquement du ferry des Baléares pour admirer le paysage, car il hésite à monter sur le pont. Il se décide enfin et nous explorons les 7 ponts. Le paysage est exceptionnel, surtout quand nous commençons à zigzaguer entre les îles. Nous prenons des tas de photos. A un moment nous croisons la frontière avec les USA. Le débarquement à Swarzbay se fait aussi facilement qu'au départ et en un rien de temps, nous roulons déjà sur la voie rapide.
Victoria ! la capitale d'une province qu'on atteint que par la mer ou par les airs ! Notre hôtel est tout près du port et de notre balcon, nous avons vue sur le Parlement. On pose direct les valises, et pique-nique dans le sac à dos, on commence la promenade sur le sentier littoral, en pleine ville. Le long de la baie, les hôtels chics succèdent aux résidences de luxe, le soleil est au rendez-vous, comme pour notre croisière entre les îles. C'est dimanche, les gens sont sympas, il y a des chiens partout sur les pelouses qui dominent l'eau. Nous marchons jusqu'à un petit village flottant qui de loin a un petit air de Sausalito avec ses maisons-bateaux colorées, mais, de plus près, a plutôt le look et le parfum du Pier 39 de San Francisco : fish and chips et attrape-touriste. Sur la baie, un hydravion vient d'atterrir, et va flotter gentiment jusqu'au fond du port pour déposer ses passagers au pied du parlement. Il croise un ferry, celui qui relie les États-Unis, et qui est guidé par un bateau-pilote. Des bateaux-bus colorés comme des jouets de bain font la navette en permanence tout autour de la baie.
Voilà pour notre dimanche, plein de découvertes.
A bientôt, pour de nouvelles aventures.
Kat & Cissou