Canada 2016 - En route vers les Rocheuses
Le 6 octobre 2016
... nous avons repris la route accompagnés d'un crachin qui semble être de saison.
Cissou avait étudié 2 petits détours hors des sentiers battus pour traverser des secteurs pittoresques et giboyeux. La réalité canadienne nous a rattrapés et a confirmé les conclusions de notre première expérience de piste sur l'île : quand c'est pas un gros trait rouge sur la carte, ça passe pas et les gros traits rouges, ben yen a pas 2, yen a qu'un. La première tentative, longeant d'étonnants lacs verts ou noirs, à travers une forêt riche et touffue, s'est terminée dans un cul-de-sac, à d'Arcy, un village perdu aux masures pitoyables. Sur le côté de la petite église déglinguée tout en bois, un panneau pas tout jeune, peint à la main témoigne d'un drame économique et social dont nous ne saurons rien : "Vous ne nous ferez pas racheter les terres que vous nous avez volées". Les quelques habitants ont plutôt le type indien. Et sur ce tracé, en matière d'animaux, nous n'avons croisé qu'un chien noir efflanqué.
La 2e boucle, depuis Lillooet, a tourné court quand on s'est trouvés face au pont effondré. Le trajet plus classique que nous avons alors emprunté nous a fait longer une vallée bien moins arborée que celle du début de la journée. Presqu'un paysage de toundra, avec la roche parfois nue et des touffes épineuses d'un gris vert qui ne faisaient même pas l'effort de disputer l'espace vital à quelques arbrisseaux malingres. Les versants étaient tantôt des a-pics quasi verticaux, comme coupés au couteau, tantôt plus obliques, mais ravinés, et toujours dans des camaïeux d'ocre et de brun.
Quelques fermes pas bien opulentes ont commencé à faire leur apparition. Des chevaux, qui ressemblaient plutôt à des poneys indiens, mais aussi un ranch d'élevage pour la monte et la course, de ce que nous avons compris. Peu à peu, le fond de la vallée, puis les bords du plateau s'élargissaient pour donner place à de grandes étendues cultivées. Au début de grands carrés de blé où le foin venait d'être roulé en bottes, puis des champs de maïs, tout ronds, parce que les grands bras d'irrigation arrosent en rayon autour du point central. Malgré les passages de grande solitude, tout cela donne l'impression d'une activité économique diffuse, agriculture, élevage, carrières et grumes, transformation de produits agricoles et tourisme. Les vallées sont sillonnées de lignes à très haute tension, pour acheminer vers la côte l'électricité des barrages.
Mais pour nous autres amateurs de nature et de petits oiseaux, pas le moindre raton-laveur à mettre à notre tableau de chasse (photographique). Certes, en arrivant à Kamloops, ce soir, on nous a bien proposé de visiter un zoo-refuge pour animaux blessés, mais c'est pas pareil ...
That's all, folks. A bientôt pour de nouvelles aventures avec Kat & Cissou.