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Partir, c'est mourir un peu. Partir, c'est crever un pneu!
Haraucourt et Coluche

America 2018 - Ici l'Amérique

25 et 26 mai 2018


Chers fidèles abonnés

Nous nous doutons, Cissou et moi, que vous attendez nos messages en trépignant d'impatience. Le 25 mai, nous voilà donc repartis une 7e fois en terre américaine. Les 9 heures de voyage via Londres nous ont semblé plus aisées que lors de nos expéditions précédentes avec deux bémols :

- la délicieuse cuisine de notre Britannique préférée, notre chère Brenda, ne nous avait pas préparés à l'ignoble salmigondis servi à bord de British Airways
- les sièges de l'avion nous ont semblé plus étroits, mais j'en entends qui suggèrent que peut-être ça ne venait pas du contenant, mais du contenu...

 

C'est à Denver que nous avons atterri. L'Amérique de Trump nous a semblé plus efficace côté accueil : notre première découverte a été celle des automates pour le scan des passeports, des empreintes digitales et la photo Il y avait l'équivalent à Marseille au départ, mais sans la photo. Ou alors, c'était bien discret. Ce qui ne dispense pas du bref entretien au guichet du policier des frontières, mais semble accélérer le processus. Moins de 2 heures entre le moment où l'avion a posé ses roues sur le tarmac et celui où nous sommes entrés dans la chambre d'hôtel. Y compris la récupération de la voiture.

Première surprise : Francis pensait que nous serions près du centre-ville, mais l'aéroport de Denver est entouré de plein de rien. 30 ou 40 km à la ronde, il y a de la prairie, enfin des carrés d'herbe dans un camaïeu de verts et de jaunes, soigneusement clôturés, même s'ils n'ont l'air de servir à rien (pas de culture, pas de bétail), sillonnés de larges routes à 2 ou 3 fois 2 voies avec des terre-pleins centraux pouvant accueillir un terrain de foot, où la circulation est fluide, et même assez ... tonique.

 

Nous avons choisi un beau SUV, un 4x4 Subaru Forester du plus joli vert lichen. Lors de la prise en main, nous avons presque eu l'impression qu'il nous faudrait un escabeau pour y grimper et on se croyait déjà les maîtres du monde. Mais dès qu'on s'est retrouvés dans la circulation, on s'est rendus à l'évidence : on était à peine dans la moyenne, entourés de véhicules tous plus monstrueux les uns que les autres. Tout est une question d'échelle : au Canada, la Nissan Rogue nous avait semblé rien que normale et les locaux pensaient que c'était même un peu juste. Et quand on l'a vue près de chez nous sous le nom de X-trail, dans le paysage, c'est quasi un camion.

Donc, dans la prairie-qui-sert-à-rien, on rencontre par moment, après 5 ou 10 km de ce désert verdoyant, un agglomérat de constructions : quelques maisons avec un mall, ces sortes de mini-centres commerciaux en bande à ciel ouvert, avec une supérette, une banque, un resto rapide mexicain, une station-service ou plus loin un groupe de gros hôtels et pas grand chose d'autre, comme là où nous avons dormi

Deuxième surprise : la météo. Cissou s'était bien renseigné, il regardait tous les jours la température de Denver : 6°, 8° et ensuite on devrait aller en montagne, où l'on n'était pas sûrs que les routes seraient déneigées. Forts de l'expérience canadienne, on avait tout prévu : polaires, bonnets et gants. On se disait que pour les raquettes, on se fournirait sur place. Aussi les 32° orageux qui nous ont accueillis à Denver nous ont un peu surpris. Bien sûr, il va nous falloir compléter la garde-robe et comme Cissou adore le shopping, ça tombe bien, hein ?

Le 26 mai, nous n'avions pas encore récupéré, côté décalage horaire, un peu morts dès 19h et sur le pied de guerre à 2h du mat. Encore 10 jours et on sera recalés. Nous avons donc pu partir aux aurores pour l'expédition du jour : l'ascension de Pikes Peak. Plein Sud depuis Denver, on bifurque à Colorado Springs, puis la route serpente au fond d'une vallée étroite dominée de falaises abruptes et de roches déchiquetées de ce beau rouge qui nous font retrouver notre Colorado préféré. Enfin, étroite la vallée ? tout est relatif: la route est quand mêmes aux normes américaines et trouve le moyen de s'étaler avec voies séparées, parfois 2x2 voies.

 

Ça commence à bien grimper et entre Cascade et Manitou Springs commence la montée vers le sommet de Pikes Peak.

 

Depuis Colorado Spring à 1840 m d'altitude, on va en 2 heures de temps arriver sur le sommet de Pikes Peak à 4300 m. Tout en voiture. Et sans pallier de décompression ! Pour nous qui vivons au niveau de la mer, les 4300 m sans transition nous ont vraiment essoufflés, pas tout à fait le mal des montagnes, juste le souffle court, comme si l'on avait couru le 100 mètres, mais sans le bénéfice de l'effort. Et les 8° ventés contrastaient aussi avec les 30° de la vallée.

Toute la grimpette nous avait offert des points de vue exceptionnels sur des sommets enneigés, de longs lacs bleu dur, de petits lacs ronds gris et verts, des éboulis, des névés ou quasi, des perspectives vers d'autres chaînes de montagne à plus de 100 km.

 

 

 

Je teste mon nouvel appareil photo.

 

     

Et nous étions tellement émerveillés, enivrés, que sur le coup, nous ne nous sommes même pas interrogés sur l'opportunité de transformer en attraction à 15$/personne une montagne de 4300 mètres, d'araser son sommet pour en faire un parking géant et de zébrer ses pentes naturelles d'une route au profil confortable, mais qui donne lieu une fois l'an à une célèbre course de côtes.

 Le record de la montée était détenue par Sébastien Loeb sur Peugeot depuis 2013. Mais il a été détroné ce 24 juin 2018 par Romain Dumas, un Français également, sur la Volkswagen I.D. R Pikes Peak, une voiture électrique.

Certes la nature y est violée, mais des montagnes comme celle-là, après tout, il y en a plein d'autres : rien qu'au Colorado 52 sommets dépassent les 14000 pieds (4200 mètres)

That's all folks!
On vous embrasse
Kat et Cissou




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